Désormais "l'homme transparent
La faillite privée de René Benko
L'entrepreneur René Benko a déposé une demande d'insolvabilité auprès du tribunal régional d'Innsbruck. Le spéculateur immobilier est désormais un "homme de verre", l'administrateur judiciaire a accès aux comptes et aux biens.
En 2019, René Benko s'est encore fait verser près de 26 millions d'euros par son groupe opaque Signa. Bien que le jongleur financier n'ait plus exercé de fonctions de directeur dans son conglomérat depuis 2013, date d'une condamnation pénale.
Rien n'a été décidé sans le "maître des chiffres".
Officiellement, Benko n'était que conseiller. Mais de facto, tout le monde savait chez Signa que rien n'était décidé sans le grand "maître des chiffres". Les juristes appellent cela un directeur de fait. Ils examinent les éventuelles responsabilités de Benko depuis le début d'un tsunami d'insolvabilité qui touche de plus en plus de sociétés Signa et maintenant aussi son fondateur.
Les conséquences immédiates sur les faillites Signa déjà ouvertes sont minimes : les parts de Benko dans le groupe sont bunkerisées dans des fondations privées discrètes en Autriche ainsi qu'au Liechtenstein. Les créanciers de Benko surveilleront toutefois de près les mesures que l'administrateur judiciaire d'Innsbruck prendra dans les semaines et mois à venir pour accéder aux actifs des fondations Benko.
Tous les actifs tombent dans la masse de l'insolvabilité
Le coup de théâtre a eu lieu jeudi 7 mars, lorsque l'on a appris via krone.at que le Tyrolien de 46 ans avait déposé une demande d'insolvabilité auprès du tribunal régional d'Innsbruck. Cela signifie que Benko est insolvable et que l'ouverture officielle d'une procédure d'insolvabilité n'est donc plus qu'une formalité. L'ouverture d'une telle procédure d'insolvabilité concernerait l'ensemble de son patrimoine entrepreneurial et privé. Tous les biens de Benko tombent dans la masse de l'insolvabilité.
Le Tyrolien a déjà dû se séparer de biens de luxe
Du prétendu milliardaire au véritable fauché ? Selon la loi, Benko ne peut conserver de l'ensemble des revenus qu'il perçoit que ce qui est "indispensable pour mener une vie modeste" pour lui, sa femme et ses enfants.
Un véritable coup bas, après que l'administrateur judiciaire de la Signa Holding ait déjà privé le futur ex-jongleur financier du yacht, du jet, des chasses et autres biens de luxe que Benko avait le droit d'utiliser pour "se représenter et attirer des investisseurs". Aux frais de la Signa Holding.
Les cheikhs regardent désormais la faillite d'un œil suspicieux
Désormais, Benko a également affaire à un administrateur judiciaire dans sa vie privée. Le spéculateur immobilier devient pour ce surveillant un "homme de verre". L'administrateur judiciaire a accès à l'ensemble du patrimoine de Benko et à tous ses comptes, il peut examiner les flux de paiement du passé et poser des questions sur toutes les activités financières. Ces questions pourraient être les suivantes : Y a-t-il eu des retraits d'espèces importants ? Y a-t-il eu des sorties de fonds inhabituelles ? La famille, les amis ou les connaissances ont-ils été privilégiés ?
Certains cheikhs d'Abu Dhabi regarderont également d'un œil suspicieux la faillite de Benko : Le fonds d'Etat Mubadala avait déjà porté plainte en décembre contre Signa Holding et Benko à titre privé pour le remboursement de 713 millions d'euros. Le créateur de Signa veut également se débarrasser en grande partie de ce poids du passé par une procédure d'insolvabilité.
La faillite personnelle de Benko a été déclenchée au début de l'année par le procureur financier qui, en tant qu'avocat de la République, a déposé une demande d'insolvabilité contre Benko en tant que personne. En raison de dettes envers les finances - d'un montant d'environ deux millions d'euros.
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