Un ministre polonais :
“Les troupes de l’OTAN sont déjà en Ukraine”.
Pour atteindre son objectif en Ukraine, "rien n'est exclu", y compris l'envoi de troupes terrestres de l'OTAN, avait déclaré fin février le président français Emmanuel Macron en marge d'une conférence d'aide à l'Ukraine à Paris. Peu après, le chancelier allemand Olaf Scholz a laissé entendre qu'il y avait déjà une participation directe de soldats britanniques et français à l'utilisation de missiles à longue portée. Ces formulations maladroites ont provoqué un grand malaise au sein de l'alliance militaire. Désormais, le ministre polonais des Affaires étrangères relance le débat par une déclaration.
Radoslaw Sikorski a déclaré lors d'une conférence à l'occasion du 25e anniversaire de l'adhésion de la Pologne à l'OTAN que "des soldats de pays de l'OTAN sont déjà en Ukraine". "Je voudrais remercier les pays qui prennent ce risque. Ils savent qui ils sont", a poursuivi Sikorski. Des extraits de la conférence ont été publiés dimanche.
On ne sait pas exactement à quels pays le ministre polonais faisait allusion. Ce que l'on sait en revanche, c'est que depuis le début de la guerre d'Ukraine le 24 février 2022, des volontaires de plusieurs pays de l'OTAN combattent pour l'armée ukrainienne - par exemple dans la "Légion internationale". Mais ces femmes et ces hommes ne sont bien entendu pas officiellement au service de leurs Etats.
Le gouvernement russe considère ces volontaires comme des "mercenaires" et parle d'une preuve de guerre par procuration de l'OTAN. Le Kremlin a également souligné à plusieurs reprises que l'alliance occidentale menait une "guerre hybride" contre la Russie. La déclaration de Sikorski s'inscrit donc parfaitement dans ce contexte. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré dimanche au journal Izvestia : "Il ne sert à rien de le nier".
Poutine : "Peut frapper des cibles sur le territoire de l'OTAN".
En réaction au récent débat sur les troupes au sol, le président russe Vladimir Poutine avait averti il y a près de deux semaines dans son discours sur l'état de l'Union que si les pays de l'OTAN envoyaient des troupes en Ukraine pour combattre la Russie, les conséquences d'une telle démarche pourraient être "bien plus tragiques" que lors des conflits précédents. Poutine a attiré l'attention de l'Occident sur le potentiel de l'armée russe : "Ils devraient enfin comprendre que nous disposons nous aussi d'armes capables de frapper des cibles sur leur territoire". Il n'a mentionné explicitement les armes nucléaires que lorsqu'il a reproché à l'Occident d'évoquer le risque d'un conflit nucléaire.
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